Abstract/Resumen
Divining, Foreseeing and Occasioning
Adivinar, predecir y lograr
Résumé
Il en va de la divination, non seulement comme du temps qui tracassait saint Augustin, mais de toute chose : moins on y pense, plus on est persuadé de savoir de quoi on parle. La raison pour cette (dés)illusion est double : onto-épistémologique et ethnologique. Du côté philosophique, si par « une chose » on entend une réalité à l’identité substantiellement et significativement identique, peu importent ses apparences superficielles (dont ses diverses dimensions purement culturelles), alors « ça » n’existe pas… si ce n’est aux yeux des métaphysiquement myopes qui voient partout et depuis toujours des essences sur lesquelles les situations sociohistoriques ont autant d’impact que les gouttes d’eau sur le dos d’un canard. Ce n’est que si le réellement réel faisait figure de, et fonctionnait comme un artichaut, il faudrait enlever les feuilles ethnographiques avant d’atteindre la Divination en tant qu’un noyau quintessentiel à la signification aussi universelle qu’univoque. Mais le réel étant un oignon, c’est la diversité irréversible des feuilles qui donne à penser...
Pour citer cet article
Michael Singleton, « Divination ? Vous avez dit "Divination" ? », Anthropologie et Sociétés, vol. 42, nos 2-3, 2018 : 331-346