• Anthropologie et Sociétés - Fondée en 1977

Du (non) désir d’enfant : (re)production humaine et violence structurelle au Cambodge

Pascale Hancart Petitet

Abstract/Resumen

About (No) Child Desire : Human Reproduction and Structural Violence in Cambodia

This contribution addresses the concept of « child desire » by questioning the notion of social space of procreation in a context of structural violence and from the following questions: Who brings a child into the world ? Who does not ? Who decides and why ? The birth of a child is hence analyzed not only as a pure product of the individual desire, but also as a « production ». Data are based on an ethnographic research carried out in Cambodia from 2008 to 2012 related to the social construction and production of reproductive health policies, biotechnologies and uses. The article is based on an ethnographical corpus collected in the poor districts of Phnom Penh and related to the practices of male sterilization, sale of sexual service during pregnancy and commodification of newborns. Having historically situated the construction of birth control policies on an international and local scale, the paper deploys two analytical dimensions. The etic perspective refers to the roles of international and state institutions in managing the bodies of individuals. The emic perspective refers to the perception and the experience of the individuals on what they undergo. Thus, the article analyzes some logics that underlie the emergence of a social form of human reproduction that is constrained and secured or subjected to high productivity.

Keywords: Hancart Petitet, Human Reproduction, Male Sterilization, Body Commodification, Inegalities, Globalization, Cambodia

Del (no) deseo de tener hijos: (re)producción humana y violencia estructural en Camboya

Esta contribución aborda el concepto de «deseo de tener hijos» cuestionando la noción de espacio social de la procreación en contexto de violencia estructural y a partir de las preguntas siguientes: ¿Quién da a luz y quien no da ? ¿Quién decide y por qué ? Así pues, el nacimiento de los niños se analiza no solamente como un producto puro del deseo individual sino también como una « producción ». Los datos provienen de una investigación etnográfica realizada en Camboya de 2008 a 2012 sobre la construcción y la producción social de las normas, las biotecnologías y sus usos en materia de salud de la reproducción. Los comentarios se apoyan en dos corpus etnográficos recogidos en los barrios pobres de Nom Pen y describe las prácticas de esterilización masculina, la venta de servicios sexuales durante el embarazo y la mercantilización de los recién nacidos. Después de situar históricamente la construcción de las políticas de regulación de nacimientos a escala internacional y local, el artículo despliega dos dimensiones analíticas. Una, ética, se refiere a los roles de las instituciones internacionales y estatales en la gestión de los cuerpos de los individuos. La otra, émica, se refiere a la percepción, a lo vivido y experimentado por los individuos sobre lo que han sufrido. Así pues, este artículo analiza las lógicas subyacentes al surgimiento de formas sociales de la reproducción humana, limitada y asegurada o sometida a una alta productividad.

Palabras clave: Hancart Petitet, reproducción humana, esterilización masculina, mercantilización del cuerpo, desigualdades, globalización, Camboya

Résumé

Cette contribution aborde le concept de « désir d’enfant » en interrogeant la notion d’espace social de la procréation en contexte de violence structurelle et à partir des questions suivantes: qui met un enfant au monde ou n’en met pas ? Qui décide et pourquoi ? Ainsi, la mise au monde des enfants est analysée non pas seulement comme un pur produit du désir individuel mais aussi comme une « production ». Les données sont issues d’une recherche ethnographique menée au Cambodge de 2008 à 2012 au sujet de la construction et de la production sociale des normes, des biotechnologies et de leurs usages en matière de santé de la reproduction. Le propos s’appuie sur deux corpus ethnographiques relevés dans les quartiers pauvres de Phnom Penh et décrit des pratiques de stérilisation masculine, de vente de services sexuels pendant la grossesse, et de marchandisation des nouveau-nés. Après avoir situé historiquement la construction des politiques de régulation des naissances à l’échelle internationale et locale, l’article déploie deux dimensions analytiques. L’une, étique, se rapporte aux rôles des institutions internationales et étatiques dans la gestion des corps des individus. L’autre, émique, renvoie à la perception, au vécu et à l’expérience des individus sur ce qu’ils subissent. Ainsi l’article analyse les logiques qui sous-tendent l’émergence de formes sociales de la reproduction humaine, contrainte et sécurisée, ou soumise à une haute productivité.

Mots clés

Hancart Petitet, reproduction humaine, stérilisation masculine, marchandisation du corps, inégalités, globalisation, Cambodge

Pour citer cet article

Pascale Hancart Petitet, « Du (non) désir d’enfant : (re)production humaine et violence structurelle au Cambodge », Anthropologie et Sociétés, vol. 41, no 2, 2017 : 79-96

Désir d’enfant et désir de transmission
Volume 41, numéro 2
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