Abstract/Resumen
Abstract
The development of a hydroelectric power plant and its reservoir profoundly transforms the materiality of a watercourse, in addition to disturbing fauna, flora and human’s habitat. Despite these changes which also transform the uses of water and its landscapes, a river can be requalified by its residents and socio-economic and political actors to become a renaturalized environment, claimed as a conservation site and where new uses like leisure and contemplation are deployed. Based on an ethnography of the Sainte-Anne River watershed (Quebec, Canada), and by mobilizing the theoretical framework of amphibian anthropology from a political ecology perspective, this article analyzes the historical, economic, and social processes underlying the transformation of a riverside area following the installation of a hydroelectric dam and informal residential places. The analysis identifies three characteristics (natural space, safe place, and lucrative landscape) that make up the amphibian space created by the reservoir of the Saint-Alban hydroelectric dam, which is still in operation in addition to being integrated into a regional park. The result is a portrait of social representations of nature and risks over time, which allows us to better understand the attitudes of residents living in an environment with risk of erosion and flooding.
Keywords: Bouchard-Bastien, Saint-Alban, erosion, river, risk, dam, amphibian anthropology, forgetting
Resumen
La instalación de una central hidroeléctrica y de su reservorio transforma profundamente la materialidad de un curso de agua, además de perturbar el hábitat de la fauna y la flora, así como los asentamientos humanos. A pesar de estos cambios que transforman asimismo los usos del agua y de los paisajes, un rio puede ser re-calificado por los rivereños y los actores socioeconómicos y políticos para convertirse en un medio re-naturalizado, reivindicado como sitio de conservación en donde se implementan nuevas funciones recreativas y de observación. Basado en una etnografía de la cuenca hidrográfica del rio Sainte-Anne (Quebec, Canadá), y de la incorporación del marco teórico de la antropología anfibia desde la perspectiva de la ecología política, el presente articulo analiza los procesos históricos, económicos y sociales subyacentes en la transformación de un espacio rivereño como resultado de la construcción de una represa hidroeléctrica y de los espacios de residencia informales. El análisis ha permitido identificar tres características (espacio natural, lugar seguro y paisaje lucrativo) que integran el espacio anfibio creado por el reservorio de la represa hidroeléctrica de Saint-Alban, la cual aún está funcionando además de estar integrada dentro de un parque regional. Se obtiene una imagen de las representaciones sociales de la naturaleza y de los riesgos a lo largo del tiempo, que permiten comprender más cabalmente las actitudes de los rivereños que viven en un medio con riesgo de erosión y de inundación.
Palabras clave: Bouchard-Bastien, Saint-Alban, erosión, rio, riesgo, presa, antropología anfibia, olvido
Résumé
L’aménagement d’une centrale hydroélectrique et de son réservoir transforme profondément la matérialité d’un cours d’eau, en plus de perturber l’habitat faunique, floristique et les établissements humains. Malgré ces changements qui transforment aussi les usages de l’eau et ses paysages, une rivière peut être requalifiée par ses riverains et les acteurs socio-économiques et politiques pour devenir un milieu renaturalisé, revendiqué comme site de conservation et où se déploient de nouveaux usages de loisir et de contemplation. À partir d’une ethnographie du bassin versant de la rivière Sainte-Anne (Québec, Canada), et en mobilisant le cadre théorique de l’anthropologie amphibienne dans une perspective d’écologie politique, cet article analyse les processus historiques, économiques et sociaux qui sous-tendent la transformation d’un espace riverain à la suite de la mise en place d’un barrage hydroélectrique et de lieux de résidence informels. L’analyse permet d’identifier trois caractéristiques (espace naturel, lieu sécuritaire et paysage lucratif) qui composent l’espace amphibien créé par le réservoir du barrage hydroélectrique de Saint-Alban, qui est toujours en exploitation en plus d’être intégré dans un parc régional. En résulte un portrait des représentations sociales de la nature et des risques dans le temps, qui permet de mieux comprendre les attitudes de riverains vivant dans un milieu à risque d’érosion et d’inondation.
Mots clés : Bouchard-Bastien, Saint-Alban, érosion, rivière, risque, barrage, anthropologie amphibienne, oubli
Pour citer cet article
Emmanuelle Bouchard-Bastien, « Entre hydroélectricité, érosion et loisir. L’espace amphibien d’un réservoir navigable », Anthropologie et Sociétés, vol. 47, no 3, 2023 : 151-173.