• Anthropologie et Sociétés - Fondée en 1977

Entre obligation rituelle standardisée et variation du choix familial. Réévaluer le système d’échanges matrimoniaux dans un village du nord de la Chine

Abstract/Resumen

Abstract

In Chinese society, matrimonial payments begin with the engagement ceremony, and the most important gifts refer to the caili 彩 礼 offered by the groom’s side to the bride’s side a few days before the wedding ceremony, and the jiazhuang 嫁 妆 offered by the bride’s family to the groom’s family on the wedding day. By keeping a distance from the two dominant theories—marriage payment theory and marriage endowment theory—in existing studies on marriage exchanges in China, this article aims to propose a new interpretation, by demonstrating that only the fiancé’s family is ritually and collectively obliged to provide the matrimonial payments, without which the marriage cannot take place. However, the gifts transferred from the fiancée’s family to the fiancé’s family—jiazhuang—is optional, personalized, and secret, being above all part of a family strategy. Moreover, since the specificity of the Chinese terrain reveals incompatibility with classical work in anthropology of kinship on “dowry”, “bridewealth” and “indirect dowry”, the article also seeks to enhance the value of vernacular terms in the understanding of Chinese society, as well as to compare and dialogue between previous work in the fi eld and my own analyses.

Keywords: Hou, Rural China, marriage, matrimonial payments, dowry, bridewealth

Resumen

En la sociedad china, los intercambios matrimoniales se inician desde el compromiso, cuyos puntos culminantes competen el don del caili 彩 礼, que ofrece el lado del prometido al lado de la prometida unos días antes de la ceremonia de matrimonio, y el don del jiazhuang 嫁 妆, ofrecido por la familia de la prometida a la familia del prometido el día mismo del matrimonio. Desligándose de las dos teorías dominantes — marriage payment theory y marriage endowment theory — de los estudios existentes sobre los intercambios maritales en China, el presente artículo tiene la intención de proponer una nueva interpretación, demostrando que solamente la familia del prometido se ve en la obligación ritualizada y colectiva de ofrecer prestaciones maritales (caili) sin las cuales el matrimonio no podrá realizarse, mientras que el ofrecimiento del jiazhuang es facultativo, personalizado y secreto, y antes que nada, se inscribe en una estrategia familiar. Por otra parte, ya que la especificidad de esta investigación revela una incompatibilidad con los trabajos clásicos en antropología del parentesco sobre la «dote», el «precio de la novia» y la «dote indirecta», en este artículo se busca asimismo resaltar los términos vernáculos en la comprensión de la sociedad china, comparando y entablando un diálogo con los estudios existentes en este campo y mis propios análisis.

Palabras clave: Hou, China rural, matrimonio, prestaciones maritales, dote, precio de la novia

Résumé

Dans la société chinoise, les échanges matrimoniaux débutent dès les fiançailles, dont les points culminants concernent le don du caili 彩 礼 offert par le côté du fiancé au côté de la fiancée quelques jours avant la cérémonie des noces, et le don du jiazhuang 嫁 妆 offert par la famille de la fiancée à la famille du fiancé le jour même des noces. En s’écartant de deux théories dominantes — marriage payment theory et marriage endowment theory — dans les études existantes sur les échanges matrimoniaux en Chine, le présent article vise à proposer une nouvelle interprétation, en démontrant que seule la famille du fiancé se voit dans une obligation ritualisée et collective d’offrir les prestations matrimoniales (caili), sans lesquelles le mariage ne peut avoir lieu, tandis que l’offre du jiazhuang est facultative, personnalisée et secrète, s’inscrivant avant tout dans une stratégie familiale. Par ailleurs, puisque la spécificité du terrain chinois révèle une incompatibilité avec les travaux classiques en anthropologie de la parenté sur la « dot », le « prix de la fiancée » et la « dot indirecte », l’article cherche également à mettre en valeur les termes vernaculaires dans la compréhension de la société chinoise, tout en comparant et en faisant dialoguer les études existantes dans ce domaine et mes propres analyses.

Mots clés : Hou, Chine rurale, mariage, prestations matrimoniales, dot, prix de la fiancée

Pour citer cet article

Renyou Hou,  « Entre obligation rituelle standardisée et variation du choix familial. Réévaluer le système d’échanges matrimoniaux dans un village du nord de la Chine », Anthropologie et Sociétés, vol. 47, no 1, 2023 : 191-208.

Anthropologie politique du travail
Volume 47, numéro 1
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Couverture 47-1