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« J’ai senti que c’était mon monde ». Expression des dimensions identitaire et normative des langues des signes

Abstract/Resumen

"I Felt It Was My World"
Expression of the Identity and Normative Dimension of Sign Languages

Although sign languages have been recognized as true languages in themselves in part because of linguistic studies by William Stokoe and Christian Cuxac among others, their exact relation to oral languages remains largely unknown. The fact that sign languages are not an outgrowth of oral languages shows that they are autonomous linguistic systems and we shall see that they also remain a central element in the identity process of gestural and oralist deaf persons. With the concepts of iconicity and metonymy, we argue that gesture is more than a support or accompaniment of voice, and that the relationship between voice and gesture can actually by inverted.

Keywords: Poirier, Sign Language, Oral Languages, Iconicity, Pointing

« Sentí que era mi mundo »
Expresión de las dimensiones identitaria y normativa del lenguaje de signos

Aunque el lenguaje de signos posee el estatus de una lengua gracias a los trabajos de lingüistas como William Stokoe y Christian Cuxac, la relación con los lenguajes orales está aún por elucidar. Decidir que los lenguajes de signos no mantienen una relación de dependencia con respecto a los lenguajes orales, significa reconocer su autonomía en términos de estructura lingüística, ciertamente, no obstante eso oculta un proceso identitario importante en el cual se encuentra comprometida la persona sorda, sea gestual u oralista. Al respecto, veremos cómo el gesto (en tanto que signo) representa más que un soporte y un complemento a la palabra. Particularmente gracias a sus características metonímica e icónica, por una parte, el signo representa un vector de una representación identitaria compleja y, por otra parte, la relación entre el signo y la palabra es susceptible de invertirse.

Palabras clave : Poirier, lenguaje de signos, lenguajes orales, iconicidad, verificación

Résumé

Bien que les langues des signes aient reçu le statut de langues à part entière grâce aux travaux de linguistes tels que Wiliam Stokoe et Christian Cuxac, le rapport qu’elles entretiennent aux langues orales reste à élucider. Statuer que les langues des signes n’entretiennent pas de lien de dépendance à l’égard des langues orales, c’est reconnaître leur autonomie en termes de structure linguistique, mais cela recouvre un processus identitaire important dans lequel la personne sourde est engagée, qu’elle soit gestuelle ou oraliste. Nous voyons que le geste (en tant que signe) représente plus qu’un support et un complément à la parole. Grâce notamment à ses caractères métonymique et iconique, le signe représente un vecteur d’une représentation identitaire complexe. Le rapport entre le signe gestuel et la parole est susceptible d’être inversé.

Mots clés

Poirier, langue des signes, langues orales, iconicité, pointage

Pour citer cet article

Daphnée Poirier, « "J’ai senti que c’était mon monde". Expression des dimensions identitaire et normative des langues des signes », Anthropologie et Sociétés, vol. 36, no 3, 2012 : 171-188

Anthropologie du geste
Volume 36, numéro 3
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