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La « féminisation » du VIH en Papouasie–Nouvelle-Guinée. Vulnérabilité, prévention et soins

Abstract/Resumen

Abstract

The phrase “the feminization of AIDS” has commonly been used to refer to women’s greater vulnerability to, and disproportionate infection with, HIV globally. The phrase serves as a kind of shorthand for the fact that female sex (specifically, female reproductive physiology) and female gender (a culturally constructed role and relation of power) interact to make girls and women especially vulnerable to infection. In this paper I suggest that a focus on vulnerability to infection is overly narrow, and that, in fact, AIDS can be understood as “feminized”—or having specific consequences and implications for women—in multiple ways. I examine three HIV case studies taken from my fieldwork in Papua New Guinea: the first focuses on female vulnerability in the context of resource extraction; the second is an AIDS awareness workshop in which men and women almost came to blows; and the third demonstrates women’s greater social isolation and moral devaluation once they receive an HIV-positive diagnosis. Through the exegesis of these case studies, I suggest that gender, as an analytic, needs to be considered as a dimension of epidemics in all stages—from vulnerability, to intervention, to treatment and care.

Keywords: Wardlow, HIV/AIDS, gender, prevention, stigma, workshop, mining

Resumen

La expresión «feminización del sida» ha sido comúnmente empleada para evocar una vulnerabilidad más grande de las mujeres al VIH y la forma desproporcionada en la que ellas han sido afectadas. Esta expresión sirve como una suerte de atajo para designar el hecho de que el sexo femenino y el género femenino interactúan para volver a las jóvenes y a las mujeres particularmente vulnerables a la infección. En este artículo, emito la idea que la focalización en la vulnerabilidad a la infección es demasiado reductora y que, de hecho, el sida puede ser considerado como — «feminizado» o que afecta e implica más particularmente a las mujeres — de múltiples maneras. Examino tres estudios de caso sobre el VIH provenientes de mi trabajo de campo en Papua Nueva Guinea: el primero aborda la vulnerabilidad de las mujeres en el contexto de la extracción de recursos; el segundo, sobre un taller de sensibilización al sida durante el cual los hombres y las mujeres casi terminan golpeándose; el tercero muestra el aislamiento social y la desvalorización moral muy agudas entre las mujeres cuando reciben un diagnóstico de seropositividad. A través del análisis de esos tres casos, sugiero que el género, en tanto que concepto analítico, debe ser considerado como una de las dimensiones de las epidemias en todos sus estadios — de la vulnerabilidad a la intervención hasta el tratamiento y el acompañamiento.

Palabras clave: Wardlow, VIH/sida, género, prevención, estigmatización, taller, explotación minera

Résumé

L’expression « féminisation du sida » est communément utilisée pour évoquer la plus grande vulnérabilité des femmes au VIH et la manière disproportionnée dont elles en sont infectées. Cette expression sert en quelque sorte de raccourci pour désigner le fait que le sexe féminin et le genre féminin interagissent pour rendre les jeunes filles et les femmes particulièrement vulnérables à l’infection. Dans cet article, j’émets l’idée qu’une focalisation sur la vulnérabilité à l’infection est excessivement réductrice et qu’en fait, le sida peut être considéré comme étant « féminisé » — ou comme ayant des conséquences et des implications particulières pour les femmes — de multiples manières. J’examine trois études de cas concernant le VIH provenant de mon travail de terrain en Papouasie–Nouvelle-Guinée : la première porte sur la vulnérabilité des femmes dans le contexte de l’extraction des ressources minières ; la deuxième concerne un atelier de sensibilisation au sida au cours duquel les hommes et les femmes en sont presque venus aux coups ; et la troisième démontre l’isolement social et la dévalorisation morale accrus des femmes lorsqu’elles reçoivent un diagnostic de séropositivité. À travers l’analyse de ces trois cas, je suggère que le genre, en tant que concept analytique, doit être considéré comme l’une des dimensions des épidémies à tous leurs stades — de la vulnérabilité à l’intervention, jusqu’au traitement et aux soins.

Mots clés : Wardlow, VIH/sida, genre, prévention, stigmatisation, atelier, exploitation minière

Pour citer cet article

Holly Wardlow, « La “féminisation” du VIH en Papouasie–Nouvelle-Guinée. Vulnérabilité, prévention et soins », Anthropologie et Sociétés, vol. 46, no 3, 2022 : 139-158.

Épidémies et pandémies
Volume 46, numéro 3
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Couverture 46-3