Abstract/Resumen
Urban Agriculture and Collective Gardens in Quebec. Empowerment of Women or “Domestication of the Public Space” ?
In “developed” countries, self-provisioning urban agricultural practices reappear periodically during phases of adjustment of the capitalist economy. It is actually the case in North America. The most recent experiences encourage collective production. They emerge in Quebec in the context of an increasing recognition of the social economy by the State. Supported by community groups, collective gardens appear as an alternative to food help for the impoverished and as a tool to alleviate social exclusion.
Women are the principal protagonists of these recent initiatives, either as members of the supporting groups or as producers. While certain researchers argue that feminine community organizations active in the domain of food security have a strong potential for the individual and collective empowerment of women, others think that in times of decentralization of social programs, these are rather associated with a “domestication of the public space”. Are the emerging experiences of collective self-provisioning gardening empowering to women or are they contributing to the domestication of the public space ? Relying mainly on fieldwork data collected in Quebec, the present article seeks to bring answers to this question.
Key words: Boulianne, women, urban agriculture, social economy, food security, Quebec
Résumé
L’agriculture d’autosubsistance pratiquée en milieu urbain connaît une résurgence dans les pays « développés » lors des phases d’ajustement de l’économie capitaliste. C’est le cas en Amérique du Nord ces dernières années. Les initiatives les plus récentes favorisent une autoproduction collective. Elles surgissent au Québec dans le contexte d’une reconnaissance accrue de l’économie sociale par l’État. Les jardins collectifs, portés par des organismes communautaires, se veulent une alternative à l’aide alimentaire et un outil d’insertion sociale pour les personnes appauvries.
Les femmes occupent une place importante dans les organismes de support et les collectifs de production utilisés. Alors que certaines auteures mettent en relief le potentiel des organisations communautaires féminines actives dans le domaine de la sécurité alimentaire sur le renforcement du pouvoir d’agir individuel et collectif des femmes, d’autres y voient plutôt, dans le contexte de la décentralisation des programmes sociaux, une « domestication de l’espace public ». L’essor du jardinage collectif au Québec s’inscrit-il dans un processus de renforcement du pouvoir individuel et collectif des femmes ou de domestication de l’espace public ? À partir de données de terrain, cet article vise à apporter des éléments de réponse à cette question.
Mots clés
Boulianne, femmes, agriculture urbaine, sécurité alimentaire, économie sociale, Québec
Pour citer cet article
Boulianne, Manon. « L’agriculture urbaine au sein des jardins collectifs québécois : Empowerment des femmes ou « domestication de l’espace public » ? » Anthropologie et Sociétés, volume 25, numéro 1, 2001, p. 63–80.