Abstract/Resumen
Blood Stakes : The Official Production of Stereotypes in the Balkans The Case of Greece
This article addresses the play of symbolism in national and ethnie identity in Greece. " Mentality " is not a useful concept for clarifying the phenomenon we call " nationalism ". for it is itself an intégral part of the ideological and rhetorical panoply of that phenomenon. In that sense it operates at the same level as blood, a powerful symbol endowed with agnatic authority and considered to play a major role in the transmission of collective character (which includes " mentality "). and one whose segmentary logic, thinly disguised, is reproduced in state rhetoric. This underlying logic of nationalist practice provokes minority populations to form an essentialist "ethnie consciousness", modeled on that of the majority group, which nevertheless denies them the reciprocal recognition of their legitimacy or even of their existence. The blood metaphor could thus be used to revive some especially disturbing tendencies with respect to the current situation in the Balkans.
Résumé
Cet article s'intéresse aux enjeux du sang et à leur symbolique dans la construction de l'identité ethnique et nationale en Grèce. Le phénomène nationaliste n'est pas réductible à la « mentalité » qui, comme le sang, est une cosmologie idéologique et rhétorique constitutive de la discursivité nationaliste et de sa transmission. La logique de la segmentante sous-jacente à ces enjeux du sang est elle-même consubstantielle, fût-elle déguisée, au discours étatique. Cette logique nationaliste induit chez des groupes minoritaires une « conscience ethnique » essentialisée, mimétique, de celle des majoritaires qui en refusent cependant l'existence et la légitimité. La métaphore du sang pourrait donc raviver des tendances inquiétantes déjà à l'œuvre dans les Balkans.
Pour citer cet article
Herzfeld, Michael. « Les enjeux du sang : la production officielle des stéréotypes dans les Balkans. Le cas de la Grèce. » Anthropologie et Sociétés, volume 19, numéro 3, 1995, p. 37–51.
