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Penser la citoyenneté à l’aune des histoires coloniales : terrains avec les Maaori et les Tahitiens

Abstract/Resumen

Thinking about Citizenship in Reference to Colonial Histories: Fieldwork with Maaori and Tahitians

This article offers a comparative analysis of the situation of two Polynesian populations with different histories whose claims in terms of decolonization are formulated differently today: the Maaori of New Zealand and the Tahitians of French Polynesia. Ethnographic research on Maaori and Tahitian associations and ONGs reveals that despite the differences between the two populations, the ways Maaori and Tahitians engage into society as citizens through a strong affirmation of their culture and identity are very similar. The author tries to throw light on this particularity, which supposes that citizen practices mostly take place at the margins of the common political space where the vivre-ensemble could be negotiated, that is, in pluralist societies such as New Zealand and French Polynesia. She hence exposes that the situation could be explained by the political arrangements within both states – a republic in one case, and a constitutional monarchy, in the other – and by the ways social interactions have been structured through colonial history – French in one case, British in the other. She notably questions the discriminations inherent to the colonial system.

Keywords: Gagné, Maaori, Tahitians, Indigenous Peoples, New Zealand, French Polynesia, France, Citizenship, Colonization

Pensar la ciudadanía en relación con las historias coloniales : investigaciones entre los Maaori y los Tahitianos

Este artículo propone un análisis comparativo de la situación de dos poblaciones polinesias marcadas por historias diferentes cuyas reivindicaciones en torno a la descolonización se formulan de manera diferente : los Maaori de Nueva Zelandia y los Tahitianos de la Polinesia francesa. Las investigaciones etnográficas sobre la vida asociativa muestran que, a pesar de las diferencias entre los dos grupos, los compromisos cívicos de los Maaori y de los Tahitianos se semejan y se expresan a través de una fuerte afirmación cultural e identitaria. La autora trata de comprender dicha afirmación, que se realiza sobre todo al margen del espacio político común en donde teóricamente se negocia la cohabitación en las sociedades pluralistas como Nueva-Zelandia y la Polinesia francesa. Para lograrlo, la autora se pregunta si dicha configuración de prácticas ciudadanas puede explicarse gracias a los acuerdos políticos al interior de los dos Estados estudiados – una república en el primer caso, una monarquía constitucional en el segundo – lo que re-enviaría a la restructuración de las interacciones sociales durante la historia colonial – francesa por una lado, británica por el otro –, y a las discriminaciones que fueron practicadas.

Palabras clave : Gagné, Maaori, Tahitianos, autóctonos, Nueva Zelandia, Polinesia francesa, Francia, ciudadanía, colonización

Résumé

Cet article propose une analyse comparative de la situation de deux populations polynésiennes marquées par des histoires différentes dont les revendications en termes de décolonisation sont formulées aujourd’hui de façon distincte : les Maaori de la Nouvelle-Zélande et les Tahitiens de la Polynésie française. Des recherches ethnographiques sur la vie associative révèlent que malgré les différences entre les deux populations, les engagements citoyens des Maaori et des Tahitiens se ressemblent en ce qu’ils s’expriment à travers une affirmation culturelle et identitaire forte. L’auteure essaie de comprendre cette affirmation qui se fait surtout à la marge de l’espace politique commun où se négocie en théorie le vivre-ensemble dans des sociétés pluralistes comme la Nouvelle-Zélande et la Polynésie française. Pour ce faire, elle se demande si cette configuration des pratiques citoyennes ne s’expliquerait pas par les arrangements politiques au sein des deux États à l’étude – une république dans un cas, une monarchie constitutionnelle dans l’autre – et ne renverrait pas à la structuration des interactions sociales durant l’histoire coloniale – française d’un côté, britannique de l’autre –, et en particulier aux discriminations qui y furent à l’œuvre.

Mots clés

Gagné, Maaori, Tahitiens, autochtones, Nouvelle-Zélande, Polynésie française, France, citoyenneté, colonisation

Pour citer cet article

Natacha Gagné, « Penser la citoyenneté à l’aune des histoires coloniales : terrains avec les Maaori et les Tahitiens », Anthropologie et Sociétés, vol. 33, no 2, 2009 : 81-100

Citoyennetés
Volume 33, numéro 2
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