• Anthropologie et Sociétés - Fondée en 1977

Perspectives d’acteurs sur le bien commun de l’éducation. L’État, les lycéens et les pratiques éducatives à Yogyakarta (Indonésie)

Abstract/Resumen

Stakeholders Outlook on the Common of Education System: The State, High School Students and Educational Practices, Yogyakarta, Indonesia

To define a common goal for education from the State point of view does not seem to be an overwhelming task insofar as the statements remain broad and approximate. However, Indonesian diachrony reveals—over the succession of dominant social classes—that after only three generations the definitions of educational objectives have been greatly altered. On this basis, the results of the field survey presented here give the floor to high school students, but also to other local actors. This reflects the expression of a certain social malaise with regard to the future of the public educational service. The uphill battle of the high school student appears to be much more in terms of strategic terms than in terms of learning properly speaking. Government policies try to impose an individualizing system in a context clearly dominated by collective cohesion, thus giving a contradictory character to the injunctions given to students according to the different value systems to which they are confronted to. The process of reciprocal competitiveness involving these systems finally prevents the State from being able to define a consensual orientation as to the general interest relating to the common of education.

Keywords: de Grave, School Education, High School Students, Commons, Public Service, Indonesia-Java, Value Systems, General Interest, Urban-Rural Opposition, Emerging Classe

Perspectivas de los actores sobre el bien común de la educación. El Estado, los estudiantes de secundaria y las prácticas educativas en Yogyakarta (Indonesia)

Resumen: Definir un objetivo común para la educación desde el punto de vista de un Estado no parece una tarea imposible en la medida en que los enunciados sean amplios y aproximativos. Sin embargo, la Indonesia draconiana muestra -en el curso de la sucesión de las clases dominantes- que después de tres generaciones solamente, las definiciones del bien común educativo han sido fuertemente modificadas. Sobre esta base, los resultados de una investigación de campo que aquí se presentan ceden la palabra a los estudiantes de secundaria asi como a otros actores locales. Aparece la expresión de un cierto malestar frente al futuro del servicio público de la educación. La trayectoria del estudiante de secundaria se presenta efectivamente más bien en términos de estrategia que en términos de aprendizaje propiamente dicho. Las políticas gubernamentales tratan de imponer un sistema individualisante en un contexto claramente dominado por la cohesión colectiva, confiriendo un carácter contradictorio a las instrucciones que se dan a los alumnos, de acuerdo con los diferentes valores a los cuales deben referirse. El proceso de competitividad recíproca en el cual se encuentran implicados dichos sistemas impide finalmente al Estado de poder definir una orientación consensuada del interés común ligado al bien común de la educación.

Palabras clave: de Grave, educación escolar, estudiantes de secundaria, bienes comunes, servicio público, Indonesia-Java, sistema de valores, interés general, oposición rural-urbana, clases emergentes

Résumé

Définir un objectif commun d’éducation du point de vue d’un État n’apparaît pas comme une tâche insurmontable dans la mesure où les énoncés restent larges et approximatifs. Pourtant, la diachronie indonésienne révèle — au fil de la succession des classes sociales dominantes — qu’à la suite de trois générations seulement, les définitions du bien commun éducatif ont été fortement modifiées. Sur cette base, les résultats de l’enquête de terrain présentés ici donnent la parole aux lycéens, mais aussi aux autres acteurs locaux. Il en ressort l’expression d’un certain malaise social vis-à-vis du devenir du service public de l’éducation. Le parcours du lycéen se présente en effet bien plus en termes de stratégie qu’en termes d’apprentissage à proprement parler. Les politiques gouvernementales tentent d’imposer un système individualisant dans un contexte nettement dominé par la cohésion collective, conférant de fait un caractère contradictoire aux injonctions données aux élèves, suivant les différents systèmes de valeurs auxquels ils sont amenés à se référer. Le processus de compétitivité réciproque dans lequel se trouvent impliqués ces systèmes empêche finalement l’État de pouvoir définir une orientation consensuelle de l’intérêt général du bien commun éducatif.

Mots clés

de Grave, éducation scolaire, lycéens, biens communs, service public, Indonésie, Java, systèmes de valeurs, intérêt général, opposition urbain-rural, classes émergentes

Pour citer cet article

Jean-Marc de Grave, « Perspectives d’acteurs sur le bien commun de l’éducation. L’État, les lycéens et les pratiques éducatives à Yogyakarta (Indonésie) », Anthropologie et Sociétés, vol. 43, no 2, 2019 : 67-90

Services publics : l'État face au commun
Volume 43, numéro 2
Retour au numéro publié
Couverture : Services publics : l'État face au commun