Abstract/Resumen
Presentation. Between Dormancy and Efflorescence in Anthropology: The Onthos of Plants in Question
Presentación. Entre latencia y eflorescencia en antropología: el ontos de lo vegetal en cuestión
Résumé
La mobilité et la conscience de la cellule végétale ne sont pas à ce point endormies qu’elles ne puissent se réveiller quand les circonstances le permettent ou l’exigent.
Bergson [1941] 2009 : 114
Portant actuellement son attention au-delà de l’humain, l’anthropologie multiplie ses possibilités de composer avec le réel, dont celui issu du végétal. Alors que la tradition anthropologique a documenté l’usage que l’humain fait des plantes, ce que les plantes font à l’humain a peu retenu l’attention, et chercher de nouvelles compositions bénéfiques potentielles avec le végétal à travers les recherches semble aussi lui avoir échappé. Il s’agit ici de s’intéresser à ces relations humano-végétales laissées pour compte, et elles passent par une attention accrue à la puissance d’agir de la plante dans ses enlacements, ses attachements, voire ses devenirs avec l’humain. C’est là que se situe l’apport spécifique de ce numéro, veillant en quelque sorte à rétablir un équilibre dans l’étude des existants et de leurs interrelations avec les humains. Ainsi, comment les plantes augmentent-elles ou diminuent-elles les vies humaines, et inversement ? Comment une frénésie autour de la molécule pour guérir s’accompagne-t-elle aujourd’hui d’un engouement pour la plante entière dans son milieu ? Que dire de ces enchevêtrements et comment faire proliférer ces potentiels en lien avec la fragilisation des vies ? Voilà autant de questions auxquelles s’intéresse ce numéro, explorant la question de la plante en anthropologie et par-delà, le contexte pandémique semblant propice à une forme de ré-enchantement en provenance du végétal...
Pour citer cet article
Julie Laplante et Florence Brunois-Pasina, "Présentation. Entre dormance et efflorescence en anthropologie : l’onthos du végétal en question", Anthropologie et Sociétés, vol. 44, no 3, 2020 : 15-49