• Anthropologie et Sociétés - Fondée en 1977

À propos des objets et des mots de l'anthropologie (essai)

Abstract/Resumen

About the Objects and Words of Anthropology

How can one relates the concepts and words of Socio-Anthropology to the notions, words, visions, customs and behaviours of the people which it observes ? Does not Socio-Anthropology enjoy, – under the qualification of being a science, with which it agrees without batting an eyelid, – the formidable advantage still recognized, even if unmeritted, of telling the truth, to teach people how they live and consequently how they should behave ? The Socio-Anthropology’s products value rests in fact on a form of information processing similar to that used within the hard sciences where there exist reference points, toolkits, proceedings, built up and established by the practices of disciplines over the years. Socio-anthropology has no equivalent frame of reference except the set of theories on which gather such or such social scientists group. These theories pose right away the existence of a social (sometimes a cultural) as a material would-be equating the natural of hard sciences. If it seems clear now that only real dialogue between all kinds of knowledge asserts itself upon sciences in general, it seems yet more important that social sciences learn how to build the social, making use of the knowledge of peoples concerned and that they cease to dictate it from a congealed set of concepts that have little been tested. This imposition betrays in fact the extension of the political role that the Modern Constitution allots to the natural sciences, considered as true definitions of Nature, to the social sciences and particularly to Socio-Anthropology.

Keywords: Marliac, sociology, anthropology, ordinary knowledge, scientific knowledge, translation

A propósito de los objetos y de las palabras de la antropología

¿Cómo pasar de los conceptos y de las palabras de la socio-antropología, a las nociones, palabras, visiones, hábitos y comportamientos de las gentes observadas por ella? ¿La antropología – según la calificación que ella acepta sin pestañear de ser una ciencia – acaso no disfruta de una temible ventaja, aun reconocida aunque poco meritada, de decir la verdad, de enseñar a las gentes cómo viven y en consecuencia cómo conducirse? El peso de sus argumentos reposa de hecho en el tratamiento de la información recogida, tratamiento parecido al que utilizan las ciencias duras en donde existen referentes, instrumentos, procedimientos construidos y establecidos a la largo de los años gracias al trabajo disciplinario. Ahora bien, la socio-antropología no dispone de ningún referente equivalente, si no es el conjunto de teorías en torno a las cuales se congregan tales o tales grupos de investigadores en ciencias humanas, teorías que formulan de entrada la existencia de un social (a veces un cultural), material que se desea equivalente al natural de las ciencias duras. Si de ahora en adelante parece claro que sólo el dialogo real entre todos los conocimientos se impone a las ciencias en general, parece todavía más importante que las ciencias humanas aprendan a construir lo social con los conocimientos de los concernidos y no imponerlo a partir de una panoplia de conceptos rígidos, poco experimentados. Esta imposición revela de hecho la extensión del rol político que la Constitución moderna otorga a las ciencias de la Naturaleza, (declaradas verdaderas definiciones de la Naturaleza), a las ciencias del hombre y en particular a la socio-antropología.

Palabras clave : Marliac, sociología, antropología, saber ordinario, saber científico, traducción, política

Résumé

Comment passer des concepts et des mots de la socio-anthropologie, aux notions, mots, visions, habitudes et conduites des gens observés par elle? L’anthropologie – sous la qualification qu’elle accepte sans sourciller d’être une science – ne jouit-elle pas du redoutable avantage encore reconnu, même si immérité, de dire la vérité, d’apprendre aux gens comment ils vivent et en conséquence comment se conduire? Le poids de ses produits repose en fait sur un traitement de l’information collectée similaire à celui utilisé dans les sciences dures où existent des référents, des instruments, des procédures construits et établis au fil des années par les disciplines à l’œuvre. Or, la socio-anthropologie ne dispose d’aucun référent équivalent si ce n’est l’ensemble des théories autour desquelles se rassemblent tels ou tels groupes de chercheurs en sciences humaines, théories qui posent d’emblée l’existence d’un social (parfois un culturel), matériau qui se voudrait équivalent au naturel des sciences dures. S’il semble clair désormais que seul le dialogue réel entre toutes les connaissances s’impose aux sciences en général, il semble plus important encore que les sciences humaines apprennent à construire le social avec les connaissances des concernés et non à l’imposer à partir d’une panoplie de concepts figés, peu expérimentés. Cette imposition révèle en fait l’extension du rôle politique que la Constitution moderne donne aux sciences de la Nature, (déclarées vraies définitions de la Nature), aux sciences de l’homme et en particulier à la socio-anthropologie.

Mots clés

Marliac, sociologie, anthropologie, savoir ordinaire, savoir scientifique, traduction, politique

Pour citer cet article

Alain Marliac, « À propos des objets et des mots de l'anthropologie (essai) », Anthropologie et Sociétés, vol. 31, no 3, 2007 : 185-204

Du foetus au chamane. Parenté, genre et médiations religieuses
Volume 31, numéro 3
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