Silences et construction sociale du récit historique chez les Boni de la Guyane française
L’article propose une étude de la pratique du silence dans le processus de transmission et d’acquisition des faits relatifs au passé des Boni du Suriname en Guyane française, entre le début du XVIIIe siècle et la première moitié du XXe. Dans la société boni, des enjeux politiques, sociaux, culturels et religieux, placés au service des rapports de force, peuvent se cacher derrière les silences et les oublis. Paradoxalement, ces mêmes silences peuvent contribuer « objectivement » à l’écriture de l’histoire-science de ce groupe socioculturel.