Barbara Glowczewski. Livre 5. Retour en famille chez les Aborigènes d’Australie...
Les rêves nocturnes et le sommeil des habitants des cités Kallisté et du Plan d’Aou, dans les « quartiers nord » de Marseille, sont appréhendés dans cet article non seulement comme l’expression des subjectivités, mais aussi comme le miroir d’un vécu collectif, d’une expérience sociale et des caractéristiques d’un territoire. Il s’agit d’explorer la relation qui se tisse entre rêves et lieux, ces derniers étant conçus comme contexte de l’expérience du sommeil, acteurs participant à la fabrication des rêves et protagonistes des expériences nocturnes.
Cet article a pour objet les représentations et les pratiques oniriques et divinatoires à la lumière du genre. La narration du rêve revêt un caractère de parole confidentielle chez les poètes touaregs qui, à la différence des auteures féminines, n’en font pas un thème poétique. Les pratiques oniriques, associées au monde des morts, des génies et à la sexualité, sont d’ordinaire perçues comme appartenant à la sphère féminine. Cependant, elles font discrètement l’objet de pratiques masculines, mais de nuit et en toute discrétion.
Dans la perspective de la culture des Yakaphones au sud-ouest de la République démocratique du Congo, c’est à travers son rêve chamanique et son flair perspicace de la conduite des consultants que le devin ou la devineresse parvient à discerner les signifiants du malheur impensable, voire innommable du client. Consultée, la devineresse en transe sonde l’oracle à venir à travers une phonation inchoative de propos mythologiques concernant l’aube de toute vie.
Les Wayùu de Colombie accordent au rêve des vertus prédictives. Ils estiment ce faisant qu’il est possible d’adopter un point de vue éclairé sur des évènements n’étant pas encore advenus. Je propose d’analyser les ressorts de tels présupposés, au regard des conceptions qui gravitent autour de l’expérience onirique. Cet article montre ainsi que loin de reposer sur une version déjà écrite de l’histoire, la plausibilité d’un regard projectif renvoie plus fondamentalement à des conceptions du rêve et des évènements tels qu’ils sont précipités par des esprits ou des entités intentionnelles.
Les pratiques divinatoires des Athapaskans septentrionaux (dont les Atnas du Copper River, et les Nabesnas de la rivière Tanana) abordent les besoins de prévoir, percevoir et prévenir le futur de façons multiples et à de nombreux niveaux dans un ensemble complexe. Certaines pratiques simples sont utilisées quotidiennement par tous les adultes, d’autres demandent un appareillage rituel plus élaboré qui fait partie de ce que nous appelons le chamanisme, et qui pour les Athapaskans se définit par le recours au rêve.
L'environnement physique et social des Temiar Senoi, un peuple autochtone de chasseurs-cueilleurs et d'horticulteurs de la péninsule malaise, est partie prenante dans le monde imaginaire de leurs rêves et de leurs cérémonies. La pratique des rêves chez les Temiar est étroitement liée à leurs theories du soi, de la société et du cosmos. Ces dernières, quant à elles, sont traduites dans des cérémonies musicales communautaires qui sont basées sur des chants reçus en rêve de la part d'esprits du territoire, en l'occurrence la forêt humide de Malaisie.