• Anthropologie et Sociétés - Fondée en 1977

Terrain

Une ethnologie de la mondialisation est-elle possible ?

La question que nous voulons examiner dans cet article soulève un double problème. Tout d’abord, la notion de mondialisation malgré son usage très répandu reste relativement mal définie. Ensuite, la mondialisation est un défi en soi pour l’ethnologie qui, traditionnellement, s’est faite la championne de l’étude du local. Afin d’aborder ce double problème, nous allons dans un premier temps aborder la notion de mondialisation comme un ensemble de processus qui encadre notre réalité.

Pratiques d’enquêtes

« La méthode, c’est le chemin après qu’on l’a parcouru », disait Marcel Granet, sentence que son élève Georges Dumézil aimait répéter (voir par exemple 1948 : 12). Cette idée rétrospective de la méthode est fidèle à l’étymologie du mot grec meta-hodos : « (se déplacer) le long du chemin ». Au lieu de proposer des méthodes toutes faites que le chercheur est censé mimer, il est toujours valable de suivre les parcours de chercheurs dans leurs travaux, d’où l’on peut extraire, a posteriori, des méthodes.

L'anthropologie industrielle sur le terrain : une expérience poitevine

Le développement récent des travaux d'ethnologie industrielle exige la prise en considération de la conjoncture sociale de la mise en place et du déroulement des recherches. Celles-ci ne peuvent aboutir sans la collaboration pour parties égales et spécifiques des groupes, des individus et des institutions concernés par la démarche anthropologique. L'article expose l'exemple de la Caisse d'Activités Sociales de l'Électricité et du Gaz de France de Poitiers, qui a pu établir une collaboration active avec le Musée de la ville qui s'est ainsi ouvert à la culture ouvrière et industrielle.

Pratiques et axiologies de l'anthropologie face à la domination politique

Cet article se propose d'analyser la nature de l'éthique et de sa production dans des terrains où s'exerce une forte domination politique. Selon les auteurs, l'éthique anthropologique se fonde sur la pratique du terrain et l'analyse des rapports qui s'y observent, chercheurs inclus. C'est sur une telle base que des normes non abstraites et non militantes, fondées sur la maîtrise des rapports, peuvent se formuler en vue d'une recherche responsable et. à ce titre, éthique.

Le non lieu de la neutralité « laïque »

En pratique, il est possible de « rester neutre », de « ne pas prendre fait et cause », « demeurer au-dessus de la mêlée ». C’est en théorie que le bât blesse. Car si, en définitive, le Réel de Référence se trouve absolument et objectivement hors culture, du côté soit de la Révélation surnaturelle, soit de la Raison naturelle, alors, pour l’essentiel, la neutralité de l’Homme moderne, chrétien et/ou scientifique, ne peut être que tactiquement provisoire.

Ka Hao Te Rangatahi : transformation et leadership dans la société māori

Les modèles traditionnels de leadership māori, bien qu’encore prégnants pour certains, ont perdu une grande partie de leur actualité au cours du processus de colonisation. Depuis, ceux et celles qui se sont affirmés au plan de la recherche, s’ils n’ont pas toujours eu accès aux réseaux traditionnels qui encadraient et encourageaient ce leadership, en ont néanmoins introduit de nouvelles formes.

Identité trouble et agent double : l’ontologie à l’épreuve du terrain

Cet article présente quelques expériences personnelles de terrain en le situant dans un cadre théorique et conceptuel qui questionne les transformations de l’anthropologie. La première partie discute de l’avenir de l’anthropologie et de la pertinence du terrain dans une discipline de plus en plus axée sur les études non-traditionnelles. La deuxième partie présente quelques expériences de terrain en milieu amérindien et métis en mettant l’accent sur les silences de l’ethnographie, sur les ratés de la relation dialogique qui ont transformé mes rôles, mon statut et mon identité.

L’anthropologue en exil

Comment poursuivre l’enquête quand le terrain bascule ? L’anthropologue se trouve pris dans un double exil : l’exil intérieur et l’exil au cœur du terrain. En traitant de l’exemple des semi-nomades du Kazakhstan, de leur sédentarisation dans les années 1990 et de leur entrée en modernité insécurisée, l’article interroge cette double posture. Comment transformer ses outils de recherche au même rythme que les transformations des mondes habités par les personnes avec lesquelles l’anthropologue travaille et auprès desquelles il enquête?