Jean-Pierre Chaumeil. Livre 4. Avec les Yagua : quotidien, traditions chamaniques et ...
Cet article se fonde sur l’intuition que l’on peut appréhender les pratiques vidéoludiques contemporaines, particulièrement pour les jeux de rôle en lignes massivement multi-joueurs, à partir de ce rapprochement que pose Hamayon entre, jeu, logique de chasse, anticipation et gestion de l’aléatoire. Après un état des lieux des logiques de la chasse dans l’univers de World of Warcraft sont décrites les stratégies cynégétiques des joueurs. Sur cette base est clarifiée la dialectique proie-prédation qui charpente les relations entre joueurs et non-humains informatiques dans ce monde numérique.
En Mongolie, durant l’hiver, les éleveurs nomades de moutons, de chèvres, de vaches et de chevaux doivent souvent faire face aux attaques répétées des loups sur leurs troupeaux. Au petit matin les loups descendent des collines environnantes pour fondre sur le bétail, et, au réveil, les éleveurs découvrent avec stupeur qu’un veau a disparu ou que plusieurs moutons et chèvres mortellement blessés jonchent le sol. Lorsque les attaques des loups se multiplient, il devient nécessaire de les chasser.
Dans l’industrie de la « chasse au trophée » telle que pratiquée de nos jours, il semblerait que l’animal soit largement réduit à une marchandise dont la valeur dépend du trophée potentiel qu’il représente : on est ainsi facilement tenté de croire que ce type de pratique constitue le niveau zéro de la relation à l’animal, en tout cas vu sous l’angle des considérations affectives.
L’invention de l’ethnozoologie en Afrique de l’Ouest entre 1928 et 1960, à une période où l’ethnologie française se professionnalise et où de nouvelles méthodologies d’enquête de terrain sont mises en place, donne à voir la construction de savoirs inédits, à la croisée de l’ethnologie et de la zoologie. Les ethnologues africanistes de l’époque, et Marcel Griaule en premier lieu, entretiennent des relations variées et souvent privilégiées avec les animaux.