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Mémoire

« Elle sera donc odeur de rose, d’œillet, de jasmin, de violette ». L’attention au végétal et l’institution des collectifs, de Condillac à Descola et retour

Cet article a pour but de montrer comment l’attention au végétal a été au cœur de l’une des contestations historiques les plus fortes du régime de séparation dualiste des Modernes. L’œuvre d’Étienne Bonnot de Condillac combine ainsi un déplacement majeur de l’attention métaphysique aux plantes, de l’œil à l’odeur, avec une enquête générale sur l’origine du langage. Cette combinaison érige les formes de la sensibilité en condition de l’institution.

Les pretos-velhos dans l’umbanda. Un culte brésilien aux ancêtres et aux esprits d’esclaves

Cet article présente le culte rendu aujourd’hui dans la ville de Rio aux esprits d’anciens esclaves dans le cadre de l’umbanda : les pretos-velhos (« vieux Noirs »). Fondé sur des éléments récents de terrain, le portrait complexe de ces entités spirituelles met en évidence des aspects moins visibles des reconstructions mémorielles de l’esclavage dans un contexte actuel de redéfinition de ce passé dans la société brésilienne.

Immigrants et réfugiés au prisme de la vie sociale des droits

La proposition s’appuie sur une recherche en cours portant sur la mémoire des droits dans les organismes communautaires au Québec sur une période de cinquante ans (1960-2010), laquelle rassemble les témoignages d’acteurs-témoins du mouvement dans cinq secteurs d’action, ceux des femmes, de la migration, du handicap, de la santé mentale et des LGBT. L’article propose une analyse préliminaire de ce matériel, qui retient les propos de 16 des acteurs-témoins rencontrés dans le secteur migration, lesquels portent sur les principales luttes auxquelles ils ont participé.

Regards des habitants de Kangiqsujuaq sur leurs albums de photographies de famille (1960-2012). Quelle prise en compte muséographique ?

Cet article présente un terrain effectué en juillet 2012 dans un village du Nunavik (Nord Québec) dans le cadre d’un projet sur l’imagibilité inuit. Mené en accord avec la municipalité de Kangiqsujuaq, ce projet a fédéré une dizaine d’habitants qui ont choisi et commenté quelques photos de leurs albums de famille. Les 35 clichés recueillis ont été scannés et déposés à l’Institut culturel inuit Avataq à Montréal en vue d’assurer la protection et la conservation de ce patrimoine photographique « ordinaire ».

Comment les Inuvialuit parlent de leur passé

Cet article est une série de réflexions sur la façon dont les Inuvialuit parlent de leur passé et les problèmes associés à l’interprétation des traductions. En analysant des entrevues faites avec des aînés Inuvialuit lors de projets concernant l’histoire orale, nous avons remarqué qu’ils recourent à différentes tournures pour évoquer le passé, et que la langue cible, l’anglais, peine à en restituer les nuances. La remémoration varie selon le genre, utilise des repères spatiaux plutôt que temporels et elle révèle une conception singulière de la prime enfance.