• Anthropologie et Sociétés - Fondée en 1977

Gouvernance

Sentir le monde. Analyse critique, esthétique et juridique de la construction matérielle du sensorium moderne

Cet essai se penche sur la normalisation de la perception dans la modernité en prenant pour axe la construction matérielle et juridique de l’environnement bâti. Il commence par une analyse de l’ambiance sensorielle du gratte-ciel et du bungalow et de leur impact sur la formation des subjectivités de ceux qui y habitent. Il examine ensuite le problème de la sensation excessive — à savoir les bruits et les odeurs indésirables et les autres effluves qui sont l’inévitable sous-produit de la vie en société dans des concentrations de population toujours plus importantes.

Services publics et autonomie chez les Inuit du Nunavik (Arctique québécois). Perspectives ontologiques sur la gouverne des communs sociaux

Les Inuit du Nunavik (Arctique québécois) réclament aux gouvernements du Québec et du Canada plus d’infrastructures locales et plus de logements sociaux pour enrayer le problème de surpeuplement dans leurs villages. Ils demandent plus de services sociaux et de soutien psychologique pour les accompagner sur la voie de la guérison individuelle et collective. Au même moment, ils tentent de sortir de la dépendance par rapport à ces gouvernements et de cheminer jusqu’à l’autonomie politique.

Dynamiques foncières, ethnocratie et défi de l’intégration ethnoculturelle au Cameroun

Cet article traite, en contexte camerounais, de la marchandisation et des expropriations foncières qui paupérisent les populations autochtones et génèrent des conflits. Ce capitalisme agraire, facilité par la gabegie administrative et judiciaire, profite à la minorité riche constituée des cadres de diverses institutions étatiques et privées et des gens d’affaires. Ces personnes acquièrent généralement les terres en violant les dispositions légales en la matière.

Gérer l’espace sans gouverner les hommes. Le dilemme des aires marines protégées (Saloum, Sénégal)

Malgré le caractère parfois participatif de l’élaboration des plans de gestion et des mesures de zonage, les Aires marines protégées sont rarement des exemples de mise en œuvre réussie d’une gouvernance décentralisée des ressources naturelles, ainsi que le montrent les conflits récurrents entre organes de gestion et groupes sociaux. En tant qu’héritières des logiques topographiques de l’État, les AMP peinent, au même titre que leurs devancières terrestres, à s’adapter aux contextes socioéconomiques, écologiques et locaux, et engendrent souvent des inégalités.