Paul Servais. Livre 9. Le métier, le temps et la passion de l’historien
Les migrations motivées par la recherche d’un style de vie se caractérisent par la capacité des migrants à choisir de rebâtir le chez-soi ailleurs, que ce soit à la suite d’une insatisfaction professionnelle ou d’un désir de se construire une vie dans un autre endroit. Dans les familles de travailleurs, ces choix de vie ne s’accompagnent pas nécessairement d’une anticipation des coûts financiers associés au changement de lieu de vie et d’une connaissance du marché de l’emploi local.
Ce texte traite de l’emprise que peuvent avoir — ou non — les politiques publiques sur l’engagement des proches auprès de membres de la famille gravement malades, tout particulièrement les conjoints. Lors d’une enquête anthropologique menée en Suisse romande (francophone) entre 2012 et 2016, nous avons cherché à comprendre comment ces derniers parvenaient à articuler travail, famille et accompagnement et, par conséquent, à endosser le rôle de proche aidant promu par les services de santé publique.
Dans les sociétés occidentales, nommer l’enfant nouveau-né est aujourd’hui une responsabilité dévolue aux parents signataires de la déclaration de naissance, c’est-à-dire à ceux qui ont désiré que cet enfant devienne leur fils ou leur fille. Ce sont eux qui doivent lui transmettre un nom de famille et choisir les prénoms lui conférant une identité propre. À partir de l’analyse de 25 témoignages de parents québécois recueillis en entrevues, cet article explore le lien étroit établi entre désir d’enfant, filiation et nomination.
Les familles créées par des couples de même sexe sont au centre des débats contemporains sur le mariage et la filiation. Le désir d’enfant exprimé par des gays et des lesbiennes peut être réalisé par l’adoption, la procréation assistée ou la coparentalité. Dans toutes ces configurations se pose la question du lien qui s’établira avec le parent « social », lien socialement valorisé comme preuve de la force de l’amour et de la volonté dans la création d’une famille. Les choix individuels et la proximité affective sont ainsi mis en valeur comme fondements de l’attachement familial.
Une enquête de terrain de type ethnographique menée en Assistance médicale à la procréation (AMP) et en Accueil d’embryons sur différents terrains en France a permis d’interroger une notion largement mobilisée dans ces interactions: le « désir d’enfant ». Que veulent transmettre ces personnes en AMP qui mettent leur désir d’enfant au centre de leur demande ? On peut tout d’abord souligner que ce désir obéit à une logique de genre.
La famille souche hante la démographie historique comme elle hante l'ethnologie québécoise, et tous ceux qui en parlent la définissent par la transmission indivise du patrimoine à un seul héritier. On l'explique donc en expliquant cette singularité, en invoquant ou la pression démographique, ou le désir d'assurer ses vieux jours.