Michel Agier. Livre 5. Une anthropologie critique du dispositif humanitaire
Parler d’esclavage moderne soulève des questions éthiques, religieuses, politiques et économiques. L’esclavage « traditionnel » est tellement complexe, pouvant même aller jusqu’à un esclavage « volontaire », aujourd’hui tout comme hier, que l’on a parlé de formes extrêmes de dépendance (Condominas 1998) pour définir cette catégorie sociale. L’histoire de l’Asie du Sud-Est a été sujette à la colonisation de territoires, suivant les affrontements d’États nations en formation qui, pour coloniser leurs terres, mettaient en esclavage les populations soumises.
La proposition s’appuie sur une recherche en cours portant sur la mémoire des droits dans les organismes communautaires au Québec sur une période de cinquante ans (1960-2010), laquelle rassemble les témoignages d’acteurs-témoins du mouvement dans cinq secteurs d’action, ceux des femmes, de la migration, du handicap, de la santé mentale et des LGBT. L’article propose une analyse préliminaire de ce matériel, qui retient les propos de 16 des acteurs-témoins rencontrés dans le secteur migration, lesquels portent sur les principales luttes auxquelles ils ont participé.
À rebours d’une tradition qui pose la convivance, l’être ensemble, l’harmonie synchronique réelle ou virtuelle comme la visée prioritaire des êtres sociétaux, le champ politique se trouve envahi par une interrogation lancinante concernant l’incertitude et les menaces que recèle l’avenir. L’incertitude réveille l’angoisse anthropologique qui a trait à la pérennité d’une humanité perçue comme précaire à raison même des dangers qu’elle génère tant pour la nature que pour la culture.