Peter Geschiere. Livre 5. L’autochtonie au Cameroun et ailleurs en Afrique, un sujet qui ...
Dans cet article, l'auteur s'interroge sur la manière dont les groupes ethniques se sont transformés en nations dans la modernité. Il soutient qu'on ne peut étudier cette transition sans analyser la modernisation et la rupture des liens, des valeurs et des identités que celle-ci induisit dans le monde d'hier. En lieu et place se forgèrent des identités régionales et ethnonationales.
La réécriture des identités nationales n'a cessé d'intriguer acteurs et chercheurs depuis deux siècles. La globalisation et l'internationalisation des flux migratoires réinterrogent notre rapport à l'État, à la nation et aux jeux de l'identité qui se profilent dans la société civile. La crise de la modernité ouvre de nouveaux horizons pour repenser la mémoire, la culture et la démocratie.
À rebours d’une tradition qui pose la convivance, l’être ensemble, l’harmonie synchronique réelle ou virtuelle comme la visée prioritaire des êtres sociétaux, le champ politique se trouve envahi par une interrogation lancinante concernant l’incertitude et les menaces que recèle l’avenir. L’incertitude réveille l’angoisse anthropologique qui a trait à la pérennité d’une humanité perçue comme précaire à raison même des dangers qu’elle génère tant pour la nature que pour la culture.