Ethnolinguistique
Benjamin Lee Whorf et les fondements boasiens de l'ethnolinguistique contemporaine
Benjamin Lee Whorf est probablement l'anthropologue le plus méconnu de son époque. Cet article analyse cinq aspects de son œuvre : ses hypothèses sur la relativité linguistique à partir de plusieurs points de vue, y compris à la lumière de sa biographie; ses réflexions sur le langage, la pensée et la réalité; ses liens avec l'anthropologie boasienne et la première école de linguistique à Yale; sa recherche sur le hopi et ce qu'il appelait l'européen standard moyen; et son influence sur l'ethnolinguistique et les sciences cognitives contemporaines.
Ce que précise la langue inuit au sujet de la remémoration
Je propose d’analyser l’un des aspects d’un nouveau « genre » de l’oralité inuit, en m’appuyant sur la série Innarnik apiqsuqattarniq/Interviewing Elders produite depuis 1999 au sein du Language and Culture Program du Nunavut Arctic College à Iqaluit. S’agissant d’une mémoire en action, sollicitée dans un contexte institutionnel pour sauvegarder le contenu du savoir, je m’attacherai, pour mieux comprendre quelques aspects de ce mode de transmission culturelle, à des formes linguistiques significatives appartenant au champ sémantique de la mémoire.
L’exogamie langagière en Amazonie et au Canada
La pratique de l’exogamie langagière est complexe, de sorte que la tentation est grande de rejeter le concept du revers de la main, sous prétexte qu’il ne simplifie pas suffisamment les cas pour justifier son emploi. En effet, il y a autant de parallèles que de différences dans la pratique de l’exogamie langagière en Amazonie et au Canada. Pourtant, la comparaison souligne la valeur anthropologique du concept, et ce tout particulièrement pour les comportements qui, de prime abord, défient la logique descriptive.